DAVID EL HAYANI : DE LA MONTRE À LA CHAUSSURE, UNE AFFAIRE DE CUIR
Après dix ans passés dans le monde de l'horlogerie au sein du groupe Richemont, David El Hayani a fait le grand saut et trouvé une nouvelle chaussure à son pied. Il a créé « Reflets de cuir », une société spécialisée dans l'entretien des chaussures. Une activité aux antipodes de l'horlogerie ?
. Propos recue is par Victor Miget
Quel a été votre parcours dans le monde de l'horlogerie ?
David El Hayani : "J'ai commencé à travailler dans le milieu des chaussures, puis j'ai eu une opportunité au sein du groupe Richemont, chez Officine Panerai, ou j'ai été responsable commercial de la marque en France pendant cinq ans. La mobilité étant encouragée au sein du groupe, j'ai profité d'une nouvelle opportunité chez IWC où j'ai débuté au même poste avant d'occuper celui de directeur commercial durant trois ans. Puis je suis devenu brand manager chez Baume & Mercier durant deux ans."
Quelle profession exercez-vous désormais ?
"Il y a cinq mois, jai monté ma société Reflets de cuir, autour de l'univers de la chaussure, Le concept se décline en deux points. Dans un premier temps, des animations sur le thème du cirage. J'installe mon matériel dans ma voiture ancienne, une Morris Minor Traveller de 1965, je la gare devant une boutique et me rend à l'intérieur où je déballe mon atelier pour divertir et faire patienter la clientèle .
J'ai pu travailler chez Vacheron Constantin, rue de la Paix, par exemple.
Ma seconde activité est un service au particulier. Je me déplace et propose des services de cirage, de glaçage et de cordonnerie. J'assure également un rôle de conseil pour choisir ses chaussures, son cirage, etc."
Qu'est-ce qui vous a incité à quitter le milieu ou. en tout cas, à vous en éloigner ?
"Un déclic. Je venais d'avoir 45 ans, J'avais d'autres envies et ne souhaitais plus forcément travailler dans de grosses structures."
C'est en lien avec une passion antérieure ou un concours de circonstances ?
"Juste après Richemont, on m'a proposé un poste chez Emling, une marque de chaussures. J'y a appris énormément et à la suite de cela. j'ai décidé de développer mon propre concept. De plus, j'avais cette passion du cuir et des chaussures depuis vingt-cinq ans. J'ai donc mis à profit mes connaissances."
Y a-t-il des ponts entre votre activité actuelle et celle d'hier ?
"Les passionnés de montres sont souvent des amateurs de chaussures et, là aussi, ils ont leurs favorites. Se chausser est un choix très personnel, il a y a la beauté du produit, sa forme, son histoire, son univers. Autre point commun, l'idée de conservation. On peut garder une paire de chaussures et même la transmettre !"
Avez-vous des regrets ?
"Non. Il faut savoir changer de cap quand tout se passe bien. J'ai pour principe de ne pas attendre qu'une situation se dégrade pour prendre la décision de partir. Sinon, il reste uniquement les mauvais souvenirs. Tout allait bien pour moi dans l'horlogerie, mais j'avais envie d'autre chose."
Avez-vous quitté définitivement l'horlogerie ou envisagez-vous un jour de retravailler dans le milieu, de manière ponctuelle ou autre ?
"Si ça ne fonctionne pas, je n'aurai aucun problème à retourner dans l'industrie. Mais je veux pour le moment me donner à fond dans ma nouvelle société.
Cela peut paraitre idiot, mais je crois beaucoup au destin. Si quelque chose doit se faire, ça se fera: si ça ne doit pas se faire, alors ça ne se fera pas."
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